Cité scolaire Lannemezan

Classeur

Molière - Le Malade imaginaire - Devoir 4 (copie)

Qu'est-ce qu'un coup de théâtre

Exercice: Le Malade imaginaire, Acte III, scène 12.

 SCÈNE XII

BÉLINE, TOINETTE, ARGAN, BÉRALDE.

TOINETTE s’écrie.- Ah ! mon Dieu ! Ah malheur ! Quel étrange accident !

BÉLINE.- Qu’est-ce, Toinette ?

TOINETTE.- Ah, Madame !

BÉLINE.- Qu’y a-t-il ?

TOINETTE.- Votre mari est mort.

BÉLINE.- Mon mari est mort ?

TOINETTE.- Hélas oui. Le pauvre défunt est trépassé.

BÉLINE.- Assurément ?

TOINETTE.- Assurément. Personne ne sait encore cet accident-là, et je me suis trouvée ici toute seule. Il vient de passer entre mes bras. Tenez, le voilà tout de son long dans cette chaise.

BÉLINE.- Le Ciel en soit loué. Me voilà délivrée d’un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de t’affliger de cette mort !

TOINETTE.- Je pensais, Madame, qu’il fallût pleurer.

BÉLINE.- Va, va, cela n’en vaut pas la peine. Quelle perte est-ce que la sienne, et de quoi servait-il sur la terre ? Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant, sans cesse un lavement, ou une médecine dans le ventre, mouchant, toussant, crachant toujours, sans esprit, ennuyeux, de mauvaise humeur, fatiguant sans cesse les gens, et grondant jour et nuit servantes, et valets.

TOINETTE.- Voilà une belle oraison funèbre.

BÉLINE.- Il faut, Toinette, que tu m’aides à exécuter mon dessein, et tu peux croire qu’en me servant ta récompense est sûre. Puisque par un bonheur personne n’est encore averti de la chose, portons-le dans son lit, et tenons cette mort cachée, jusqu’à ce que j’aie fait mon affaire. Il y a des papiers, il y a de l’argent, dont je me veux saisir, et il n’est pas juste que j’aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années. Viens, Toinette, prenons auparavant toutes ses clefs.

ARGAN, se levant brusquement.- Doucement.

BÉLINE, surprise, et épouvantée.- Ahy !

ARGAN.- Oui, Madame ma femme, c’est ainsi que vous m’aimez ?

TOINETTE.- Ah, ah, le défunt n’est pas mort.

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Exercice: Le Malade imaginaire Acte 3 scène 14

 SCÈNE XIV ET DERNIÈRE

CLÉANTE, ANGÉLIQUE, ARGAN, BÉRALDE, TOINETTE.

CLÉANTE.- Qu’avez-vous donc, belle Angélique ? et quel malheur pleurez-vous ?

ANGÉLIQUE.- Hélas ! je pleure tout ce que dans la vie je pouvais perdre de plus cher, et de plus précieux. Je pleure la mort de mon père.

CLÉANTE.- Ô Ciel ! quel accident ! quel coup inopiné ! hélas ! après la demande que j’avais conjuré votre oncle de lui faire pour moi, je venais me présenter à lui, et tâcher par mes respects et par mes prières, de disposer son cœur à vous accorder à mes vœux.

ANGÉLIQUE.- Ah ! Cléante, ne parlons plus de rien. Laissons là toutes les pensées du mariage. Après la perte de mon père, je ne veux plus être du monde, et j’y renonce pour jamais. Oui, mon père, si j’ai résisté tantôt à vos volontés, je veux suivre du moins une de vos intentions, et réparer par là le chagrin que je m’accuse de vous avoir donné. Souffrez, mon père, que je vous en donne ici ma parole, et que je vous embrasse, pour vous témoigner mon ressentiment.

ARGAN se lève.- Ah ! ma fille.

ANGÉLIQUE, épouvantée.- Ahy !

ARGAN.- Viens. N’aie point de peur, je ne suis pas mort. Va, tu es mon vrai sang, ma véritable fille, et je suis ravi d’avoir vu ton bon naturel.

ANGÉLIQUE.- Ah ! quelle surprise agréable, mon père, puisque par un bonheur extrême le Ciel vous redonne à mes vœux, souffrez qu’ici je me jette à vos pieds pour vous supplier d’une chose. Si vous n’êtes pas favorable au penchant de mon cœur, si vous me refusez Cléante pour époux, je vous conjure, au moins, de ne me point forcer d’en épouser un autre. C’est toute la grâce que je vous demande.

CLÉANTE se jette à genoux.- Eh, Monsieur, laissez-vous toucher à ses prières et aux miennes ; et ne vous montrez point contraire aux mutuels empressements d’une si belle inclination.

BÉRALDE.- Mon frère, pouvez-vous tenir là contre ?

TOINETTE.- Monsieur, serez-vous insensible à tant d’amour ?

ARGAN.- Qu’il se fasse médecin, je consens au mariage. Oui, faites-vous médecin, je vous donne ma fille.

CLÉANTE.- Très volontiers, Monsieur, s’il ne tient qu’à cela pour être votre gendre, je me ferai médecin, apothicaire même, si vous voulez. Ce n’est pas une affaire que cela, et je ferais bien d’autres choses pour obtenir la belle Angélique.

BÉRALDE.- Mais, mon frère, il me vient une pensée. Faites-vous médecin vous-même. La commodité sera encore plus grande, d’avoir en vous tout ce qu’il vous faut.

TOINETTE.- Cela est vrai. Voilà le vrai moyen de vous guérir bientôt ; et il n’y a point de maladie si osée, que de se jouer à la personne d’un médecin.

ARGAN.- Je pense, mon frère, que vous vous moquez de moi. Est-ce que je suis en âge d’étudier ?

BÉRALDE.- Bon, étudier. Vous êtes assez savant ; et il y en a beaucoup parmi eux, qui ne sont pas plus habiles que vous.

ARGAN.- Mais il faut savoir bien parler latin, connaître les maladies, et les remèdes qu’il y faut faire.

BÉRALDE.- En recevant la robe et le bonnet de médecin, vous apprendrez tout cela, et vous serez après plus habile que vous ne voudrez.

ARGAN.- Quoi ? l’on sait discourir sur les maladies quand on a cet habit-là ?

BÉRALDE.- Oui. L’on n’a qu’à parler ; avec une robe, et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison.

TOINETTE.- Tenez, Monsieur, quand il n’y aurait que votre barbe, c’est déjà beaucoup, et la barbe fait plus de la moitié d’un médecin.

CLÉANTE.- En tout cas, je suis prêt à tout.

BÉRALDE.- Voulez-vous que l’affaire se fasse tout à l’heure ?

ARGAN.- Comment tout à l’heure ?

BÉRALDE.- Oui, et dans votre maison.

ARGAN.- Dans ma maison ?

BÉRALDE.- Oui. Je connais une Faculté de mes amies, qui viendra tout à l’heure en faire la cérémonie dans votre salle. Cela ne vous coûtera rien.

ARGAN.- Mais, moi que dire, que répondre ?

BÉRALDE.- On vous instruira en deux mots, et l’on vous donnera par écrit ce que vous devez dire. Allez-vous-en vous mettre en habit décent, je vais les envoyer quérir.

ARGAN.- Allons, voyons cela.

CLÉANTE.- Que voulez-vous dire, et qu’entendez-vous avec cette Faculté de vos amies... ?

TOINETTE.- Quel est donc votre dessein ?

BÉRALDE.- De nous divertir un peu ce soir. Les comédiens ont fait un petit intermède de la réception d’un médecin, avec des danses et de la musique ; je veux que nous en prenions ensemble le divertissement, et que mon frère y fasse le premier personnage.

ANGÉLIQUE.- Mais, mon oncle, il me semble que vous vous jouez un peu beaucoup de mon père.

BÉRALDE.- Mais, ma nièce, ce n’est pas tant le jouer, que s’accommoder à ses fantaisies. Tout ceci n’est qu’entre nous. Nous y pouvons aussi prendre chacun un personnage, et nous donner ainsi la comédie les uns aux autres. Le carnaval autorise cela. Allons vite préparer toutes choses.

CLÉANTE, à Angélique.- Y consentez-vous ?

ANGÉLIQUE.- Oui, puisque mon oncle nous conduit.

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Les suffixes

Exercice: Identifier les suffixes
Exercice: Les suffixes et la classe grammaticale des mots
Exercice: Trouver des mots de la même famille

Les comppléments circonstanciels de manière et de moyen

Exercice: As-tu compris la leçon?
Exercice: Clique sir les compléments circonstanciels de manière
Exercice: Construire des compléments circonstanciels de manière
Exercice: Phrases à compléter (1)
Exercice: Phrases à compléter (2)

L'imparfait de l'indicatif

Exercice: Trouver les verbes à l'imparfait
Exercice: Conjuguer à l'imparfait
Exercice: Réécrire à l'imparfait

Distinguer et employer les homophones peu/peut/peux

Exercice: Justifier l'orthographe des mots en gras
Exercice: (...)
Exercice: Utiliser peu, peut ou peux

Dictée